Pourquoi les Olympiades de Linguistique ne sont pas seulement intéressantes pour les professeurs de langues
Du 20 au 27 novembre, vos élèves peuvent s'inscrire au premier tour de la troisième édition des Olympiades Suisses de Linguistique. Vous n'êtes pas enseignant∙e de langue ? Lisez quand même la suite ! Les Olympiades de Linguistique ne sont en effet pas uniquement réservées aux typiques talents linguistiques.
La délégation suisse aux Olympiades Internationales de Linguistique 2023. (Image : JMM Brown)
En tant qu'enseignant∙e de mathématiques ou d'informatique, il est évident de proposer les Olympiades de Mathématiques ou d'Informatique aux élèves particulièrement motivés. Il est également évident que recommander les Olympiades de Linguistique ne va pas de soi, bien que cela soit tout aussi judicieux.
Un talent en mathématiques aux Olympiades des génies de la langue ?
Luca Charlier (en chemise bleue sur la photo ci-dessus) a fréquenté le Collège du Sud à Fribourg jusqu'à l'été dernier. En mars, il a remporté la première place lors de la finale des Olympiades Suisses de Linguistique, ce qui lui a permis de se rendre aux Olympiades Internationales de Linguistique en Bulgarie. Pendant ce temps, il a remporté un prix spécial pour son travail de maturité dans le cadre du Schweizer Jugend Forscht. Il ne s'agissait pas de grammaire ou de vocabulaire, mais de Prime Sequences and Series Studied by Means of Asymptotic Densities. A l'avenir, en plus de ses études de mathématiques, il veut s'engager bénévolement pour les Olympiades de Linguistique. Ces dernières attirent de nombreux jeunes comme Luca : penseurs analytiques, fans de logique et résolveurs d’énigmes. En effet, ce n'est pas la personne qui connaît le plus de vocabulaire ou qui parle le plus couramment français, finnois ou farsi qui gagne les Olympiades de Linguistique, mais bien qui arrive à comprendre la structure derrière les langues.
Un sens aigu pour les structures et les modèles
"Il faut avant tout faire preuve de pensée logique, de créativité ainsi que d'une certaine persévérance", explique la linguiste Jessica Brown de l'Université de Lausanne, qui s'engage bénévolement pour les Olympiades de Linguistique. "Les épreuves consistent en des textes écrits dans des langues que les participants ne connaissent pas. Ils doivent analyser les textes, un peu comme un déchiffreur de code agirait face à un code inconnu, et découvrir ainsi les règles composant la langue". Ils peuvent être amenés par exemple à décrypter les significations des préfixes ou des suffixes d'une langue presque éteinte, à déduire les conjugaisons de verbes en reconnaissant les formes ou encore à travailler sur la combinaison et l’intuition pour découvrir comment se forme un génitif dans une langue dont ils n'ont jamais entendu parler.
Pas de matière scolaire linguistique
Alors que différentes langues et littératures étrangères sont enseignées dans les écoles secondaires, la linguistique ne fait en général pas ou peu partie du programme scolaire. C'est pourquoi nous ne demandons pas seulement aux enseignant∙e∙s de langues d'attirer l'attention sur ce concours unique, mais à tous enseignant∙e∙s confondus. Surtout s'ils rencontrent des élèves qui ont un penchant pour les casse-têtes, comme cela peut par exemple être le cas dans les cours de mathématiques.